30/05/2016

Katarina Bivald nous emmène en Amérique !

Il y a ceux qui n'ont encore jamais mis les pieds en Amérique; et ceux qui connaissent déjà. "L'Amérique" : oui, oui, celle-là. Celle des highways et SUV. Celle des routes démesurées, des rednecks et des pancakes.

C'est là-bas que la suédoise Katarina Bivald nous emporte. A dos de livres, en plus ! Sarah petite libraire à la timidité hors pair est bien perdue lorsqu'elle arrive à Broken Weels. Une seule solution : se cacher, comme elle l'a toujours fait, derrière le livre qu'elle lit en ce moment. Physiquement. Faire l'autruche, quoi.

Oui, sauf qu'à Broken Weels, sa première destination lointaine depuis toujours, où elle devait retrouver son amie de plume Amy, rien ne se passe comme prévu. A commencer par le fait qu'Amy, elle, s'est éteinte de maladie quelques jours plus tôt. Mais alors, qu'est ce qu'elle fait là, Sarah ? Et qu'est ce qu'elle va faire ? Et avec qui ??... Et si les livres pouvaient justement être la solution ?

La jolie histoire de la création d'une librairie au fin fonds de l'Iowa aux Etats-Unis. Ou comment la simplicité et la gentillesse rapprocheront inévitablement la fiction du réel, avec histoire(s) d'amour, guerres de clochers, préjugés en tous genre envers gays et communautés minoritaires, et, comme le dirait si bien Sarah, "fin heureuse garantie" ! Cyniques, s'abstenir.

La bibliothèque des cœurs cabossés, sortie poche juin 2016 chez J'ai Lu. Faites vous plaisir cet été !

08/05/2016

Passe-passe, du deuil à la joie du souvenir

Découverte au Salon du Livre et partagée à nouveau ce weekend, on ne lasse pas de cette pépite sans parole si pleine d'intensité : Passe-Passe, aux Editions de la Gouttière

D'un trait de crayon à l'autre et d'une couleur chaude au gris, grand-mère et petite-fille petit à petit se disent au revoir, sans trop l'apercevoir. "Mamina" comme l'appelle ma fille (mais chacun lui donnera son nom!), part tout doucement vers le grand voyage, au rythme pourtant des péripéties enfantines, du vélo à gogo et des rires à foison. 
Tout en douceur et en poésie, cette album lumineux et plein d'amour parle simplement du départ : plus que la mort, c'est une métamorphose. Vers l'ailleurs, vers autres chose : vers ce papillon libre, qui ne quittera finalement jamais la petite fille. A lire, relire, re-relire, laisser lire seul aussi, dès 4 ans. Pour préparer, accompagner, ou laisser vivre l'émotion du décès et du deuil, dans la joie du souvenir. 9€70. Sélection pour le prix Fauve jeunesse à Angoulême 2015.

01/05/2016

Pour un dimanche : "L'enfant multiple" d'Andrée Chedid

J'ai commencé "L'enfant multiple" d'Andrée Chedid (1989) entre deux portes, un jour de semaine, en cette fin avril 2016. Omar-Jo, le petit héros estropié, me fait penser à un ami : espiègle, conscient et rêveur à la fois, il a l'intensité de ceux qui savent que la vie est précieuse, car il a vu la mort de près.


Envoyé à Paris pour "vivre autre chose que la guerre", il rencontre Maxime, le Forrain, et s'investit pour faire reluire son manège. Les chevaux tournoyant emportent le lecteur au cœur du merveilleux, touchant au conte ou bien à la légende. Puis  entre en scène Cheranne, femme coquelicot.

On se laisse emporter par leur joie et par leur amour de vivre. Les pages se tournent, facilement, les unes après les autres, dans les (parfois trop) bons sentiments.

Plaisir aussi de redécouvrir Paris - jusque dans ses moindres recoins, puisque l'action prend même place aux "Trois Portes", dans le 9ème, l'ancien restaurant de mon beau-père ! Jolie surprise qu'Andrée Chedid semblait me réserver tout spécialement, pour une page de poésie du dimanche. Accessible dès 12 ans en plusieurs éditions.